Le terme « icône du design » est une expression galvaudée, utilisée à toutes les sauces par les spécialistes peu scrupuleux du marketing.
N’importe quel misérable produit mis au point rapidement par des esprits peu exigeants est aujourd’hui affublé du qualificatif « icône du design ».
Ça ne veut donc plus rien dire.
Et pourtant.
Ceux qui aiment le sens des mots savent bien que le terme icône du design a un sens précis, qui renvoie non pas à la négligence mais à l’exigence, non pas à la banalité mais à l’exception, non pas au marketing éphémère mais à l’histoire de l’art.
Le design, nous l’avons expliqué plus haut, est le fruit de l’alliance heureuse entre la technologie, l’art et la fonction. Entre l’ingénieur, l’artiste et l’entrepreneur.
Chacun de ces piliers à ses réussites et ses échecs, ses grandes figures et ses anonymes. Parfois, les figures célébrées passent de mode. Parfois, les anonymes se révèlent. Certains passent d’une catégorie à l’autre au gré du temps ou des circonstances.
Une icône du design naît naît quand les trois étoiles s’alignent : le travail de l’ingénieur, de l’artiste et de l’entrepreneur atteignent leur point d’excellence en même temps.
Par exemple : la chaise Panton, qui fut la première chaise moulée en un seul bloc, grâce à la collaboration entre un grand designer, le danois Verner Panton, un grand entrepreneur, le fondateur de Vitra Willi Fehlbaum, et de talentueux ingénieurs.
Une icône du design est un produit si abouti, si cohérent, qu’il marque son époque. Parce qu’il est innovant, il est forcément original et on le reconnaît facilement. Parce que son succès n’est pas le simple fruit de la mode, il reste pertinent au fil des époques.